Date et lieu
- 8 septembre 1796 à Bassano del Grappa, en Vénétie (actuellement dans la province de Vicenza, en Italie).
Forces en présence
- Armée française (19 500 à 23 000 hommes selon les sources) sous le commandement du général Napoléon Bonaparte.
- Armée autrichienne (16 000 hommes) sous les ordres du général Dagobert Sigmund von Wurmser.
Pertes
- Armée française : 400 hommes hors de combat
- Armée autrichienne : 600 hommes tués ou blessés, 3 000 prisonniers, 35 canons, 5 drapeaux
Panoramique aérien du champ de bataille de Bassano
La bataille de Bassano voit l’armée française commandée par le général Napoléon Bonaparte mettre en déroute les forces autrichiennes du général alsacien Dagobert Sigmund von Wurmser.
Situation générale
Après sa défaite à Castiglione le 5 août 1796, Wurmser s’est retiré dans le Tyrol où ses effectifs ont bientôt été recomplétés. Le gouvernement autrichien décide alors de tenter une nouvelle fois de secourir la ville de Mantoue [Mantova]
Mais le général en chef français, bien au contraire, marche sur Davidovitch, le repousse au-delà de l’entrée de la vallée de la Brenta et pénètre dans cette dernière à la poursuite de son homologue autrichien. Celui-ci, au lieu de continuer son chemin en application de son plan d’opération, s’arrête, pour des raisons peu claires, afin d’attendre son ennemi.
Préliminaires
Le 7 septembre, la division Charles Augereau capture à Primolano trois bataillons de Croates, laissés là pour assurer la liaison avec les forces de Davidovitch. Malgré une résistance opiniâtre d’abord dans le village, puis à l’abri d’un fortin à Covolo [Covolo del Butistone], ces 1 000 à 1 500 hommes sont contraints de mettre bas les armes. Le soir, les Français bivouaquent à Cismone [Cismon del Grappa]. Bonaparte est parmi eux. Entre temps, la division André Masséna, arrivant de Trente [Trento]
Positions et effectifs
Wurmser installe son quartier général à Bassano del Grappa
Le général en chef autrichien positionne ses troupes, constituées des divisions Peter Vitus von Quasdanovitch
L’avant-garde autrichienne, sous Johann Mészáros von Szoboszló
Dans la nuit, Wurmser ordonne à son artillerie et à ses équipages de pont de quitter la ligne de front pour aller s’établir au croisement des routes de Cittadella et de Castelfranco. La Brenta y est guéable, ce qui leur ouvre le chemin de Vicence et de Mantoue de façon tout aussi sûre que le pont de Bassano [45.76753, 11.73116]
Bonaparte dispose pour sa part de 20 000 hommes environ, appartenant aux divisions Augereau et Masséna. Ils descendent les gorges le plus vite qu’ils le peuvent.
Combat
Les circonstances exactes du combat restent très confuses. Les sources manquent de clarté et, de surcroît, divergent. Il est donc difficile de se faire une idée précise de l’enchaînement des événements. L’impression générale est celle d’un assaut furieux des troupes françaises qui emporte tout sur son passage.
Le 8 septembre 1796, l’armée française se met en marche dès deux heures du matin afin de surprendre les Autrichiens par la soudaineté de son irruption (80 kilomètres parcourus en deux jours à peine). À sept heures, les Français arrivent au contact de l’arrière-garde ennemie. Augereau se jette sur la rive gauche de la Brenta, à l’exception d’une de ses demi-brigades qui précède la division Masséna sur la rive droite. Confiants dans la force de leur position, les Autrichiens tentent de résister. Ils sont cependant délogés.
La cavalerie de Joachim Murat assure la poursuite. Une bonne partie de l’unité de Revertera est prise, y compris son colonel. Les troupes de Bajalics se retirent plus promptement, ce qui n’empêche pas leur chef de tomber lui aussi aux mains des Français.
Les fuyards refluent, les uns vers les unités de Quasdanovitch et Sebottendorf, les autres vers Bassano. Ils sèment partout la panique. Derrière eux arrivent les Français. Les Autrichiens cèdent sans opposer leur résistance habituelle et se réfugient dans Bassano, l’ennemi sur les talons.
Augereau entre dans la ville par l’est. Masséna s’empare des canons qui défendent le pont, le traverse et s’engouffre dans la cité par l’ouest, culbutant les grenadiers adverses qui tentent de protéger le quartier général. Un incident porte à son comble la confusion des Autrichiens. Au lieu de se retirer vers Cittadella
Les troupes de Quasdanovitch et Sebottendorf paraissent cependant avoir réussi à se rejoindre au sud de la cité. Mais la division Masséna les rattrape et les désorganise à nouveau. La retraite autrichienne se mue en débandade. Wurmser, après son repli à Cittadella
Bilan
La journée n’est pas très sanglante. Les Autrichiens ne déplorent que 600 morts ou blessés, les Français 400 au plus. En revanche, l’armée républicaine s’empare de 3 000 prisonniers et de grandes quantités de matériel : 35 canons avec leurs caissons, deux équipages de pont, cinq drapeaux et deux cents fourgons.
Conséquences
L’armée de Wurmser est totalement désorganisée, ses communications sont coupées avec le Tyrol et elle ne compte plus que 14 000 hommes. Le général autrichien décide cependant de continuer à avancer pour porter la guerre aux environs de Mantoue, après avoir rallié les troupes de Mészáros.
Bonaparte, pour sa part, souhaite désormais forcer Wurmser à se rendre ou, à défaut, à se jeter dans Mantoue. Ce qu’il reste de forces au général autrichien ne pourra alors plus guère inquiéter les Français. Les deux armées entament aussitôt une course poursuite qui se terminera le 15 septembre quand Wurmser s’enfermera définitivement dans la place.
Carte de la bataille de Bassano
Tableau - « Bataille de Bassano ». Dessiné et gravé par Louis François Couché fils (1782-1849), terminé par Edme Bovinet (1767-1832).
Jean Lannes fit preuve d’un tel courage durant ces combats que Napoléon Bonaparte demanda à ce qu’il soit promu général de brigade.
Dans ses Mémoires, Napoléon rapporte qu’au bivouac de Cismone, la veille de la bataille, épuisé et affamé, il dut sa nourriture à la bienveillance d’un soldat qui lui offrit une part de sa ration. Ce généreux donateur le lui rappela en 1805 au camp de Boulogne. L’histoire ne dit pas comment l’Empereur s’acquitta de cette dette.
Les opérations de la Campagne d'Italie de 1776-77
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