N & E
Napoléon & Empire

Jean de Dieu Soult (1769-1851)

Duc de Dalmatie

Prononciation:

Blason de Jean de Dieu Soult (1769-1851)

Fils d'un notaire, Jean-de-Dieu Soult vient au monde le 29 mars 1769 à Saint-Amans-la-Bastide, dans l'actuel département du Tarn.

Il s'engage en 1785 et s'élève jusqu'au grade de caporal dans lequel le trouve la Révolution.

Républicain zélé, il progresse ensuite rapidement. Sous-lieutenant en 1792, capitaine moins d'un an plus tard, adjudant-général après un passage réussi dans les bureaux de l'état-major, il est enfin nommé général de brigade après la bataille de Fleurus (26 juin 1794) au cours de laquelle il se distingue.

Après cinq années passées à se battre en Allemagne, il est promu au grade de général de division en 1799 et transféré à l'armée d'Helvétie, sous les ordres d'André Masséna.

Soult y brille par son sang-froid lors de la victoire de Zurich (25-26 septembre 1799) mais échoue dans la poursuite de Alexandre Vassilievitch Souvorov qui lui est confiée. Il se rattrape en participant glorieusement à la défense du pays de Gênes  Gênes, par A.L. Garneray, au cours de laquelle il est blessé et fait prisonnier.

Libéré par la victoire de Marengo, il reçoit le commandement militaire du Piémont, alors en rébellion. La région pacifiée, il est nommé dans le sud de l'Italie.

Après le traité d'Amiens, Soult rentre à Paris où le Premier Consul Napoléon Bonaparte, qu'il ne connaît pas encore mais auquel il s'est rallié avec ostentation, l'accueille avec les marques de la plus grande faveur. Il devient l'un des quatre chefs de la garde consulaire et reçoit le commandement d'un camp militaire d'entraînement où il se signale par des méthodes d'une extrême dureté.

En 1804, il est promu maréchal.

En 1805, il est fait colonel-général de la garde impériale et commandant en chef du camp de Boulogne. A Austerlitz, il mène l'attaque décisive sur le centre allié ce qui lui vaut de la part de Napoléon 1er le qualificatif de ‒ premier manoeuvrier de l'Europe.

Il prend encore une part importante aux victoire d'Iéna et d'Eylau et en est récompensé par le gouvernement militaire de Berlin et le titre de duc.

En 1808, Soult est envoyé commander en Espagne. Sa réputation y est ternie par des échecs, parfois imputables à ses ambitions (il rêve un temps de se faire proclamer roi du Portugal) et par une rapacité qui l'amène à pratiquer un pillage éhonté pour son compte personnel.

Après la défaite subie à la bataille des Arapiles (juillet 1812), il est brièvement rappelé en Allemagne puis presqu'aussitôt renvoyé en Espagne. S'il ne parvient pas à y rétablir la situation, il ramène cependant en France les débris de l'armée et ralentit la progression de l'ennemi, qui le bat une dernière fois devant Toulouse en avril 1814.

Il se rallie alors à Louis XVIII et manifeste aussitôt un royalisme outrancier qui lui vaut le ministère de la Guerre.

Il n'en est pas moins nommé chef d'état-major au retour de Napoléon 1er, rôle dans lequel il se montre très inférieur à sa réputation, en particulier au cours de la bataille de Waterloo.

Cette fois, Louis XVIII exile Soult et le raye de la liste des maréchaux.

Il ne rentre en France qu'en 1819 et se renferme dans la vie privée jusqu'en 1830. Il retrouve cependant sa dignité de maréchal dès 1820 et Charles X, en 1827, fait pair de France un Soult revenu à des opinions royalistes.

Rallié à Louis-Philippe en 1830, il méne une brillante carrière de ministre et de président du conseil pendant toute la monarchie de Juillet, qui ne l'empêche pas de redevenir républicain en 1848...

Son décès, qui survient dans son château de Soult-Berg  Château de Soult-Berg le 26 novembre 1851, soit une semaine avant le coup d'Etat du 2 décembre, ne lui permet malheureusement pas d'assurer le futur Napoléon III de son indéfectible soutien...

Le duc de Dalmatie repose dans une chapelle  Jean-de-Dieu Soult jouxtant l'Église de son village natal, rebaptisé en son honneur Saint-Amans-Soult [Sant Amanç de Solt].

"Jean de Dieu Soult". Ecole française du XIXème siècle.

"Jean de Dieu Soult". Ecole française du XIXème siècle.

Le nom de Soult est inscrit sur la 33e colonne (pilier Ouest) de l'arc de triomphe de l'Étoile  Arc de triomphe de l'Etoile à Paris, tandis qu'une statue en pied du duc de Dalmatie signée Paul Gayrard honore sa mémoire sur la façade Nord du Louvre, rue de Rivoli  Statue du maréchal Soult, rue de Rivoli à Paris.


Franc-maçonnerie : Le maréchal Soult, initié Franc-Maçon à une date inconnue, fut en 1804 Grand Officier du Grand Orient et en 1813 membre du Chapitre "L'Harmonie Universelle" à Castres (Tarn).
Télécharger (format epub) le Mémoire justificatif publié par le maréchal Soult après son inscription sur l'ordonnance du 24 juillet 1815

Carrière militaire détaillée

établie par M. Eric Le Maître (voir son site web), mise en ligne avec son aimable autorisation.

Blessures au combat

Par une balle qui lui fracasse la jambe droite à Monte Creto, le 13 mai 1800.

Captivité

Fait prisonnier par les Autrichiens le 13 mai 1800 à Monte Creto, alors qu'il venait d'être blessé à la jambe.

Premier engagement

Simple soldat au régiment de Royal-infanterie, le 16 avril 1785.

Évolution de carrière

Caporal, le 13 juin 1787.

Caporal-fourrier, le 31 mars 1791.

Sergent, le 1er juillet 1791.

Sous-lieutenant adjudant-major, le 16 juillet 1792.

Capitaine, le 20 août 1793.

Adjudant général chef de bataillon, le 7 février 1794.

Adjudant général chef de brigade, le 14 mai 1794.

Général de brigade, le 11 octobre 1794.

Général de division provisoire, le 4 avril 1799 et confirmé, le 21 avril 1799.

Maréchal de l'Empire, le 19 mai 1804.

Maréchal général, le 26 septembre 1847.


États de service

Au régiment de Royal-infanterie, le 16 avril 1785.

Instructeur au 1er bataillon du Haut-Rhin, le 17 janvier 1792.

A l'armée de la Moselle, 1793-1794.

Adjoint provisoire à l'état-major, le 19 novembre 1793.

Chef d'état-major de l'avant-garde, le 27 janvier 1794.

A l'armée de Sambre-et-Meuse, le 28 juin 1794.

Aux divisions Desjardin, Poncet puis Lefebvre, le 6 novembre 1795.

A l'armée d'Allemagne, le 20 octobre 1797.

A l'armée de Mayence, le 16 décembre 1797.

A l'armée d'Angleterre, le 30 janvier 1798.

De retour à l'armée de Mayence, le 21 avril 1798.

A la 2e division, en septembre 1798.

A la 1ère division, le 21 novembre 1798.

A la division Lefebvre, le 9 février 1799.

A l'armée du Danube et d'Helvétie, commandant la 4e division, le 10 avril 1799.

Commandant la 3e division de l'armée d'Helvétie, fin mai 1799.

Commandant les 2e, 3e et 4e divisions de l'armée d'Helvétie, le 3 octobre 1799.

Commandant la division Mortier, le 8 octobre 1799.

Commandant la 7e division de l'armée d'Helvétie, le 10 novembre 1799.

A l'armée d'Italie, le 13 décembre 1799.

Commandant l'aile droite de l'armée d'Italie, le 5 avril 1800.

Commandant en Piémont, en septembre 1800.

Lieutenant du général en chef de l'armée du Midi (Murat) et commandant la division d'avant-garde de cette armée, le 13 février 1801.

Commandant sous Murat les troupes stationnées dans le royaume de Naples, le 3 septembre 1801.

Colonel général de l'infanterie légère de la garde consulaire, le 5 mars 1802.

Commandant le camp de Saint-Omer, d'août 1803 à août 1805.

Colonel général de la Garde Impériale, le 19 mai 1804.

A la Grande Armée, campagne de 1805 : Commandant le 4e corps, le 26 août 1805.

Gouverneur de la Vieille Prusse, le 12 juillet 1807.

Commandant le 2e corps de la Grande Armée en Espagne, le 3 novembre 1808.

Major général du roi Joseph, le 16 septembre 1809.

Commandant l'armée d'Andalousie, le 14 juin 1810.

Rappelé en France, le 3 janvier 1813.

Commandant la vieille garde, le 30 avril 1813.

Commandant la garde impériale, le 2 mai 1813.

Commandant le 4e corps à Bautzen, les 20 et 21 mai 1813.

Commandant en chef les armées en Espagne, le 6 juillet 1813.

Rallié à Louis XVIII, le 19 avril 1814.

Gouverneur de la 13e division militaire à Rennes, le 21 juin 1814.

Ministre de la guerre, du 3 décembre 1814 au 11 mars 1815.

Pair de France aux Cent-Jours, le 2 juin 1815.

Major général de l'armée du Nord, le 9 mai 1815.

Banni du royaume, se retire à Düsseldorf, le 12 janvier 1816.

Autorisé à rentrer en France, le 26 mai 1819.

Réintégré dans son grade, le 6 juin 1820.

Pair de France, le 6 novembre 1827.

Ministre de la Guerre, du 17 novembre 1830 au 18 juillet 1834.

Président du Conseil des ministres, du 11 octobre 1832 au 18 juillet 1834.

Ministre des Affaires Étrangères à la place du duc de Montebello (Louis Napoléon Lannes) et Président du Conseil, du 12 mai 1839 au 1er mars 1840.

Président du Conseil et ministre de la Guerre, du 29 octobre 1840 au 10 novembre 1845.

Président du Conseil et ministre sans portefeuille, le 10 novembre 1845.

Démissionnaire, le 15 septembre 1847.

Remerciements

La photo de la statue en pied du duc de Dalmatie, rue de Rivoli à Paris, nous a été grâcieusement fournie par M. Cyril Maillet.

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